Maniema : les participants à la 1ère conférence annuelle sur la haute technologie recommandent à L’État congolais de mettre l’excellence au service du bien commun
Organisée conjointement par la Fondation et l’Université Mapon, la première conférence annuelle sur la haute technologie, ouverte mercredi 13 novembre 2019 à Kindu, dans la province du Maniema en RDC, s’est clôturée ce jeudi sur une note de satisfaction pour les organisateurs et les participants.
Pour cette année, ces assises de deux jours étaient placées sous le thème « la haute technologie comme outil du progrès ».
A l’issue de cette première édition, plusieurs recommandations ont été formulées face au retard technologique que connait la RDC. Il s’agit de :
A. Quel est le rôle des nouvelles technologies dans la transformation de la société ? Quels
en sont les avantages et inconvénients ?
1. Les technologies doivent donner une vision éclairée, réaliste et pragmatique au niveau de l’État;
2. Créer des ilots des connaissances à travers des universités technologiques pour mettre la connaissance au service de la société et du bien commun.
De manière pratique, il faut :
– Produire de nouvelles connaissances ;
– Diffuser de nouvelles connaissances ;
– Exploiter ces savoirs pour créer des entreprises et des emplois, et partant, lutter contre la pauvreté.
3. Mettre l’excellence au service du bien commun et non l’excellence au service des intérêts
partisans, des intérêts individuels. Pour cela, il faut faire le choix de la vraie liberté pour le
développement dans le savoir-faire ; le savoir-être et le savoir-vivre;
4. Maintenir les meilleurs esprits en RDC en particulier dans la région du Maniema (Kindu) en faisant venir les professeurs de haute qualité. Il faut donc empêcher et non favoriser la fuite des cerveaux ; il faut favoriser les pécheurs et non les donneurs des poissons;
5. La formation doit permettre aux jeunes de maitriser les mathématiques et les grandeurs fondamentales pour la formation des ingénieurs pour la résolution des problèmes de la société.
B. Quel est le rôle des entreprises dans la diffusion technologiques ? Quelle est la responsabilité de l’État ?
En ce qui concerne les entreprises :
1. Que le Gouvernement revoit le programme et le contenu des cours pour les adapter aux contingences du moment liées à l’évolution technologique;
2. Les universités devraient revoir la période de stage des étudiants dans les domaines technologiques, les deux mois impartis étant insignifiants. Sous d’autres cieux, cette
période s’étale de 6 à 12 mois et permet une meilleure appropriation des réalités des
domaines choisis;
3. Il a été proposé que des séminaires professionnels soient organisés dans les
universités et animés par des professionnels pour montrer l’utilisation de certaines nouvelles applications en guise d’accélérer la prise en main des outils d’entreprise.
En ce qui porte sur le rôle que doit jouer l’État :
1. L’État doit créer un bel environnement de protection de l’œuvre de l’esprit, en particulier pour les brevets d’invention;
2. Stimuler l’esprit d’innovation intense dans les universités.
L’État doit mettre en place des mécanismes pour détecter les talents à plusieurs sphères de la vie nationale afin de
les encadrer et faire bénéficier la nation toute entière de leur savoir.
3. Le Gouvernement a la responsabilité de la gestion des eaux usées, et en particulier de
lutter contre la pollution des eaux du fleuve Congo qui est pollué de la source à l’embouchure.
4. Orienter l’innovation vers les solutions logicielles accentuées par la 5G.
5. L’État devrait s’investir dans la mise en place d’une politique nationale d’innovation.
6. Renforcer le cursus de l’électronique et de la microélectronique dans les facultés polytechniques et instituts supérieurs de la République.
7. Mettre en place une politique de formation post-universitaire des jeunes congolais.
8. Mettre en place une politique d’échange et de compétition avec les jeunes universitaires
sous d’autres cieux.
9. Mettre en place une maintenance préventive conditionnelle à l’aide des signaux
vibratoires pour mieux rentabiliser la production des industries.
Pour conclure, les conférenciers ont remercié la Fondation Mapon (Fondation Matata Ponyo, Ndlr) pour les actes qu’elle a posés et continue de poser sur plusieurs fronts, afin que, par l’éducation, le savoir scientifique et technologique de pointe soit implanté durablement en République
Démocratique du Congo.
Il sied de signaler que la deuxième Conférence Annuelle sur la Haute Technologie se tiendra du 11 au 12 novembre 2020 à Kindu et aura comme thème : L’industrie minière face aux progrès
technologiques et aux défis environnementaux.