Maniema : grève des commerçants de Kasongo, conséquences et réaction des autorités
Au Maniema, la commune rurale de Kasongo, 250 km de Kindu dans le territoire portant le même nom, a passé ce samedi une journée sans marché. La Fédération des Entreprises du Congo (FEC) locale proteste contre le recouvrement forcé de l’assurance incendie par la Société Nationale d’Assurances (SONAS).
Les opérateurs économiques locaux justifient leur opposition par le fait que la SONAS n’a jamais assisté ses sinistrés dans ce territoire. Pour Kalombola Ngwabi, président de la FEC locale, il est inconcevable que cette société d’assurances tienne mordicus à recouvrer l’assurance incendie et menacer de sceller les boutiques des opérateurs économiques des récalcitrants.
« J’ai réuni ce vendredi tous les opérateurs économiques pour les informer que le Directeur de la SONAS vient pour la deuxième fois ici à Kasongo pour qu’on paie l’assurance incendie, mais les opérateurs économiques ont réagi qu’il ne sera pas question que l’on souscrive à cette assurance. Face à la résistance, le Directeur de la SONAS a saisi la justice en promettant de sceller tous les magasins. C’est pourquoi, avant que ce dernier ne passe à l’action, les opérateurs économiques ont décidé de fermer leurs boutiques pour que l’Etat réagisse le plus tôt possible. Le mouvement va durer jusqu’à ce que l’Etat va trouver une solution. », s’est exprimé le Président de la FEC Kasongo.
Amisi Ngongo Berthelemy, Directeur provincial adjoint de la SONAS accuse les responsables de la FEC d’avoir mal transmis le message à leurs membres.
« Sont concernés par l’assurance incendie, ces opérateurs économiques qui vendent dans des boutiques, magasins et pharmacies. Il y a aussi les tenanciers des bars, hôtels … Après avoir pris contact avec les autorités de la commune rurale et trouver un consensus avec la FEC pour démarrer le recouvrement forcé ce jour, nous venons de constater que le message a été mal transmis. Même au marché central pour les petits étalages, les gens ne sont pas venus parce qu’on leur a dit que la SONAS va même faire payer ceux qui étalent les marchandises. C’était bien défini, mais les membres de la FEC viennent de tordre le message pour démontrer qu’ils ne veulent pas respecter les dispositions légales en la matière. Nous n’allons pas baisser les bras. » promet-il.
Paralysie de la commune et réaction de l’autorité communale
La journée sans marché à Kasongo a provoqué une paralysie totale de la vie quotidienne. Boutiques, magasins, pharmacies, étalages des petits commerçants sont restés fermés toute la journée. Rashidi Mbuy basé à Kasongo a confié à ACTUALITE.CD que les paisibles citoyens ont eu du mal à accéder aux biens et services.
« J’ai rencontré un parent dont l’enfant est interné à l’hôpital et qui est venu de Kasongo rive pour acheter des médicaments. Mais malheureusement tous les offices pharmaceutiques sont fermés. Il y a plusieurs cas similaires que j’ai rencontrés, la situation est restée difficile durant toute la journée. » confie-t-il.
Face à cette situation, Shomary Kapopa, bourgmestre de la commune rurale de Kasongo a exprimé sa colère. « La FEC devait d’abord nous voir et nous expliquer ce qui ne va pas avec la SONAS, je devrais prendre langue avec le responsable de la SONAS et trouver une issue pacifique, mais comme ils sont habitués à des négligences pourtant je suis la seule bouche autorisée dans cette commune rurale, ils se sont permis de faire ce que bon leur semble. C’est pourquoi j’ai fait passer un message à la radio appelant tous les vendeurs et vendeuses à reprendre le chemin du marché, c’est moi qui les autorise et je verrai celui qui va oser les interdire. », a menacé M. Shomary.
Chadrack Londe avec Actualite.cd