Maniema : le retour inquiétant de la milice malaïka

Depuis quelques jours la milice locale malaïka se fait de nouveau entendre dans le Sud de la province du Maniema. Kidnapping, travaux communautaires forcés, tortures… la crainte des députés provinciaux qui appellent à l’intervention du pouvoir central.

Le Chef de Secteur des Bangubangu Bahemba de Kibanguka dans le territoire de Kabambare au Sud de la province du Maniema a été enlevé à Penemisenga, localité située à 45 kilomètres de Kibangula.

Selon les informations fournies par des sources locales à Kinduinfo.ne, il a été conduit dans la forêt vers 17 heures du lundi 09 décembre 2019 et s’y trouve jusqu’en ce moment.

Au Maniema, la milice maï-maï malaïka se fait de nouveau entendre depuis quelques jours. Fataki Miango et Kabala Malufu, respectivement vice-président de la société civile du territoire de Kabambare et fils du Bourgmestre de la commune rurale de Salamabila se trouvent en ce moment entre les mains de la milice.

Joint au téléphone, Saidi Lumeya Président de la Société Civile de Kabambare a fait savoir à Kinduinfo.net que les concernés, craignant pour leur sécurité après avoir appris que la milice ménacait de les enlever, se sont décidés de se rendre à de la milice.

“Nous pensions qu’ils étaient enlevés, mais après avoir appelé Fataki au téléphone, les miliciens ont accepté que je lui parle, il m’assuré qu’ils se sont rendus eux même. Ils ont appris que les miliciens étaient à leur recherche et il se sont décidés de se rendre pour demander de quoi on leur reproche.” indique t-il.

Nous apprenons auprès des membres de la société civile, coordinnation du Maniema que Fataki Miango avait alerté la Monusco sur sa situation d’insécurité.

La montée en flêche de la milice malaïka devient inquiétante, à encroire la société civile de Kabambare. C’est un point de vue partagé par les autorités politico-administratives dans la province du Maniema. Lundi 09 décembre 2019 à l’assemblée provinciale du Maniema, sur motion incidentielle de l’Honorable Kindanda, les députés se sont réunis en huit clos et ont débattu pendant plus d’une heure sur la situation sécuritaire dans la province du Maniema en général, rien n’a filtré de ces échanges.

Les députés élus de la circonscription électorale de Kasongo sont montés eux aussi au créneau pour dénoncer l’établissement d’un état-major de la milice malaïka au village Karomo dans le secteur de Maring en territoire de Kasongo.

Les députés provinciaux Marcellin Christophe Muteba et Jacques Manara dénoncent cette situation et appelle le Gouvernement à prendre ses responsabilités de la défense nationale.

“Je n’en reviens pas à mes esprits pour comprendre, qu’en dépit de la période de pacification en cours, le territoire de Kasongo est aujourd’hui en proie d’une nouvelle menace de la rebellion. Comment expliquer que la milice venue de Salamabila peut se permettre d’installer à Karomo dans le secteur de Maringa sans être inquiétée par les forces militaires dans la grande pacivité des autorités à tout le niveau ?” s’inquiéte ce Marcellin Chrstophe Muteba.

Et à Jacques Manara d’ajouter lors d’un point de presse ce mercredi soir que dans le territoire de Kasongo la milice se permet d’imposer même des travaux communautaires sous le regard pacif des militaires.

“Ils organisent des opérations de recrutements, ils se permettent de faire même des meetings, d’organiser des travaux communautaires, d’organiser de palabres sans être inquiété. Ils torturent les paisibles citoyens par règlement des comptes. Nous adressons notre cris d’alamre au ouvoir central, précisement au ministère de la défense de s’assumer en augmentant l’effectif des militaires dans le Sud de la province du Maniema.” indique ce député.

Depuis près de trois ans, le Sud de la province du Maniema est en proie à l’insécurité causée par la milice malaïka du Chef de guerre le Cheikh Hassan Uzaifa Mitende. Elle est née suite aux revendications des communautés locales qui accusent la société canadienne Namoya Mining de ne pas respecter l’application des dispositions du cahier de charge.

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