RDC : Des chefs d’entités enlevés par des miliciens mai-mai au Maniema, les élus locaux s’inquiètent
Le chef de Secteur des Bangubangu-Bahemba, en territoire de Kabambare (Maniema), dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), a été enlevé, lundi dernier, par des hommes armés alors qu’il se trouvait à Penemisenga, une localité perdue dans la région de Kibangula. Des sources locales ont rapporté à ACTUALITE.CD qu’il a été conduit, vers 17 heures dans la foret et s’y trouve jusque ce jeudi. Les memes sources accusent les miliciens mai-mai Malaika d’en etre auteurs.
D’après Saidi Lumeya, président de la société civile de Kabambare, ces miliciens se distinguent, depuis un temps, dans l’enlèvement des chefs d’entités de base ou des structures locales. Avant le chef de Secteur des Bangubangu-Bahemba, ce sont le vice-président de la société civile du territoire de Kabambare et un fils du bourgmestre de la commune rurale de Salamabila qui ont été emportés par la milice. Ils sont, jusque ce jeudi, en captivité et des miliciens n’avancent aucune revendication.
Des élus locaux inquiets face à l’activisme des Malaika
La société civile de Kabambare alerte au sujet de la montée en flèche de la milice Malaika dans plusieurs régions du Sud de Maniema. La question a, d’ailleurs, fait l’objet, lundi dernier, d’une plénière à huit clos à l’Assemblée provinciale (un parlement régional). Des élus de la circonscription électorale de Kasongo ont, d’après une indiscrétion, dénoncé l’établissement d’un état-major de la milice Malaika à Karomo, un village du secteur de Maringa, en territoire de Kasongo.
Les députésprovinciaux Marcellin Christophe Muteba et Jacques Manara appellent le gouvernement congolais à prendre ses responsabilités de la défense nationale.
“Je n’en reviens pas à mes esprits pour comprendre, qu’en dépit de la période de pacification en cours, le territoire de Kasongo est aujourd’hui en proie d’une nouvelle menace de la rébellion. Comment expliquer que la milice venue de Salamabila peut s’installer à Karomo dans le secteur de Maringa sans être inquiétée par les forces militaires, et cela dans la grande passivité des autorités à tout le niveau?” s’inquiète Marcellin Christophe Muteba.
Son collègue Jacques Manara regrette que la milice se permette, aujourd’hui à Kasongo, d’imposer des travaux communautaires sous le regard des militaires.
“Ils (les miliciens) organisent des opérations de recrutements, ils se permettent de tenir même des meetings, d’organiser des travaux communautaires, d’organiser de palabres sans être inquiétés. Ils torturent des paisibles citoyens pour règlement des comptes. Nous adressons notre cris d’alarme au pouvoir central, notamment au ministère de la défense, en vue de s’assumer en augmentant l’effectif des militaires dans le Sud de la province du Maniema”, a indiqué mercredi dernier ce député.
Depuis près de trois ans, le Sud de la province du Maniema est en proie à l’insécurité causée par la milice Malaika, du chef de guerre, le Cheikh Hassan Uzaifa Mitende.
D’après notre source, cette milice est née suite aux revendications des communautés locales qui accusent des sociétés minières, exploitant dans la région, de ne pas respecter les clauses contenues dans les cahiers de charge convenues pour le développement de leurs entités.
Chadrack Londe
Actualite.cd