Ressources : Tout savoir sur la province du Maniema

Situation géographique

Située presque au centre de la RDC, la province du Maniema couvre une superficie de 132.250 Km2 soit 5,6 % de la superficie totale du pays. Elle est comprise entre 0’ et 5’ de latitude Sud et entre 24° 55’ et 28° 8’ de la longitude Est. La Province du Maniema est limitée au Nord par la Province Orientale, au Sud par le Katanga, à l’Est par le Sud- Kivu et le Nord- Kivu et à l’Ouest par le Kasaï Oriental.

La province du Maniema est dans son ensemble située dans la zone dite de basse altitude. Sa partie Nord- Ouest comprenant les Territoires de Lubutu et Punia est entièrement dans la Cuvette Centrale dont l’altitude moyenne est de 500 m. Plus vers le Sud dans le Territoire de Kabambare l’altitude monte progressivement jusqu’à atteindre 800 m.

Le Maniema est caractérisé par un climat chaud et humide. Il évolue du type équatorial au Nord au type soudannéen au Sud, en passant par une zone de transition au Centre. Les Territoires du Sud notamment Kasongo, Kibombo et Kabambare subissent une saison sèche de 3 à 4 mois, soit du 15 mai au 15 septembre. Les Territoires de Pangi et Kailo (Kindu) au Centre n’ont que deux à trois mois de saison sèche par an. Les Territoires de Lubutu et Punia situés à proximité de l’equateur et donc au Nord de la Province ne connaissent pas de saison sèche très marquée. La pluviométrie annuelle varie donc de 1.300 mm au Sud à 2.300 mm au Nord.

La pédogénèse a engendré les sols climatiques de trois types au Maniema à savoir :
o Arenoferralsol : ce groupe de kaolisaol s’étend du Nord au Sud le long du fleuve Congo. Il occupe l’Est de Lubutu, le Centre de Kaïlo dont KINDU, la presque totalité de Kibombo et le Sud de Kasongo.
o Ferrisol : il couvre une partie de Maniema, à l’exception du Sud de Kibombo et Kasongo, et du Nord de Lubutu.
o Ferralsol : groupe qui s’individualise au Sud de Kabambare. Le ferralsol du type Yangambi s’identifie au Nord de Lubutu.
L’étendue de la gamme de différents types de sols que l’on rencontre dans le Maniema provient de la variété de la roche mère, du climat, des altitudes et des reliefs. Le sol étant un édifice d’une extrême complexité, il varie parfois assez considérablement dans une même zone écologique allant du sablonneux du territoire de Kibombo à l’argileux compact des territoires de grandes forêts (Pangi, Kasongo). Ces sols argileux sont d’excellente qualité agronomique et caractérisée par une végétation spontanée plus luxuriante, une génération plus aisée, une réserve en composés minéraux notamment en chaux. Ces sols sont en partie présents à Kasongo, Kailo, Pangi et Kibombo.

Végétation

Deux grandes formations végétales couvrent le Maniema : la forêt dense humide et la savane. La zone dense couvre les Territoires de Lubutu, Punia et Pangi et une partie de Kaïlo et Kibombo. Cette forêt est riche en essences forestières de valeur. Ces galeries forestières couvrent les Territoires de Kasongo et de Kibombo ainsi qu’une partie du Territoire de Kabambare où la galerie forestière s’appelle « Nyema », d’où l’origine du nom MANIEMA. Les savanes herbeuses, arbustives et boisées se retrouvent du Sud vers le Centre de Maniema respectivement dans les Territoires de Kibombo, Kasongo et Kaïlo.

Hydrographie

La province du Maniema est très riche en cours d’eau. Elle est traversée du Sud au Nord par le fleuve Congo qui draine les eaux de plusieurs affluents dont les plus importants sont : Lulindi, Musukuyi, Mulongoy, Kunda, Lufubu, Lowe, Lweki, Elila, Kasuku, Ulindi et Lowa.

SITUATION ADMINISTRATIVE ET POLITIQUE

Sur le plan administratif, la Province du Maniema a été créée par l’Ordonnance n° 88-031 du 20 juillet 1988. Elle est revêtue du Statut provincial après éclatement de l’ancienne Province du Kivu et est composée de :
• 7 Territoires et 3 Communes,
• 34 Secteurs ou Collectivités
• 6 Quartiers et 317 Groupements,
• 2.808 Villages.

Territoires et communes
KABAMBARE
KAILO
KASONGO
KIBOMBO
LUBUTU
PANGI
PUNIA
ALUNGULI
KASUKU
MIKELENGE

Organisation administrative

La Province est gérée par un Gouverneur et deux Vice- Gouverneurs, chargés respectivement de l’Administration et de la Politique, puis de l’Economie, Finances et Développement. La Mairie de Kindu a à sa tête un Maire et deux Vice- Maires. Les trois Communes sont dirigées par des Bourgmestres assistés des Bourgmestres. Les Administrateurs des territoires sont assistés de deux Adjoints.

Groupes ethniques

La Province du Maniema est peuplée uniquement des Bantous composés de trois groupes ethniques selon les anthropologues et les historiens (J. Abemba, 1995). Le premier groupe se compose d’une mosaïque de lignages comportant les Binja- Sud, Buyu, Songye, Hemba, Mikebwa et les sous-groupes comme Nonda, MambaKasenga et Kwange. Ces groupes seraient les fractions migrées du grand complexe Luba à cause de leurs affinités culturelles avec les Luba du Katanga.

Le second groupe appartenant à l’ensemble Ana- Mongo comprend les Kusu, Ombo, Langa, Ngengele, Bindja- Kuna (Wazimba), Samba. Le troisième groupe est venu de l’ancien royaume du Bunyoro et englobe les groupes Kumu, Rega, Mituku, Lengola et Bindja- Nord.

TERRITOIRES GROUPES TRIBAUX
KABAMBARE: BABUYU, BANGUBANGU ET BOHOMBO
KAILO : BASONGOLA, BANGENGELE, BALANGA, BAKUSU, BATETELA, MITUKU ET BAZIMBA.
KASONGO: BAZIMBA, NONDA, KASENGA, BASONGE, MAMBA, BAKWANGE, WAGENYA, WAZURA, BAKUSU ET LEGA.
KIBOMBO: BAKUSU, BASONGE, BATETELA, BAZIMBA, BAKWANGE ET WAGENYA.
LUBUTU: BAKUMU ET BANYAMITUKU.
PANGI : LEGA, BAZIMBA ET BASONGOLA.
PUNIA : BAKUMU, BASONGOLA, BAKWAME, LEGA ET BANYAMITUKU.

Structure de la Société

Le système socio – politique est caractérisé par une organisation assez centralisée par le Chef de Secteur qui en est le garant. Dans le Secteur- Chefferie, le Chef est désigné selon le mode de succession coutumière. Après désignation, un rite traditionnel est organisé pour son intronisation. La cérémonie se déroule en présence de toutes les notabilités de la Collectivité. Le Chef et les Notables forment le Conseil de Secteur ou Conseil de sages. Le Chef est élu pour un mandat de 5 ans renouvelable.

Les trois villes que compte l‟Equateur sont Mbandaka, Zongo et Gbadolite.
1) Ville de Mbandaka
Chef-lieu de la Province., Mbandaka, appelée à l’époque coloniale Coquilathville jusqu’en 1966, s’étend sur 460 Km2 et comprend 2 Communes : Mbandaka et Wangata ayant chacune 10 quartiers.
2) Ville de Zongo
Créée au début de la Deuxième République sous le règne de Mobutu et située sur la rive gauche de la rivière Ubangi, à l’extrême Nord-Ouest du pays en face de la capitale centrafricaine Bangui, la ville de Zongo a une superficie de 1.045 Km2 et se subdivise en deux communes : Wango et Nzulu. 3) Ville de Gbadolite
Créé suivant le modèle de Yamousoukro de l’ivoirien Houphouët BOIGNY, ce hameau hier comptant à peine quelques cases en 1967, est devenu, par la volonté du Président de la République, Joseph Désiré Mobutu, une métropole de 3 communes dans le Nord-Ubangi : Nganza, Molegbe et Gbadolite. Gbado s’étend sur 11,2 Km2.

Régime foncier

Les droits fonciers sont obtenus et exercés par des groupes au sein desquels les individus ont des droits et des devoirs. Le groupe se partage l’espace et les ménages l’exploitent. La primauté du système foncier sur la Loi Bakajika entraîne une dualité très marquée, là où la densité de la population est élevée et les bonnes terres rares. Si les terres inutilisées sont nombreuses, les demandes des concessions sont accueillies avec sympathie. Cependant, des conflits fonciers sont possibles entre les fermiers (étrangers au clan propriétaire de la terre) et les villageois, là où les concessions sont nombreuses et les bonnes terres rares. C’est le cas des Territoires de Kaïlo et de Kibombo où de grandes concessions ont été attribuées mais dont la mise en valeur n’a pas suivi. Elles sont ainsi immobilisées pour rien et les paysans y vont souvent pour leurs champs sans le consentement préalable du détenteur : sources des conflits.

Régime alimentaire

Généralement, le manioc est consommé partout en plus ou moins grande quantité ainsi que la banane et le riz. Les légumes sont essentiellement composés de feuilles du manioc. L’huile de palme est employée partout pour la préparation des aliments, sans oublier l’huile d’arachide dans une moindre mesure. De manière spécifique, la nourriture de base chez les Warega et les Bakusu est la banane plantain, le manioc chez les Wazimba et les Balubalisés, le riz pour les Arabisés, le riz et le maïs pour les Wazula, le riz et le millet pour les Bakusu.

Les protéines d’origine animale proviennent surtout des produits de la chasse, de la pêche et de la cueillette (chenilles), occasionnellement du petit élevage (caprin, ovin, porcin ou avicole) et sporadiquement du gros- bétail.

Elevage

L’élevage au Maniema est du type traditionnel axé essentiellement sur le petit bétail et la volaille. Il n’existe dans cette province aucune autre unité organisée d’élevage en dehors de la petite ferme de KATAKO en Territoire de Kailo à 7 Km de Kindu vers Kibombo. L’élevage de bovins encore au stade d’introduction a subi également les perturbations de la guerre

Le cheptel du Maniema se compose principalement de races locales de chèvres, moutons, porcs, oiseaux et animaux de basse-cour (poules, canards, lapins, pintades,…). Le milieu a connu l’introduction de quelques géniteurs de races notamment le « Large-White » pour le porc, la « Leghorn dorée » et la « Rhodes Island Red » pour les poules ; ces géniteurs de races sont actuellement brassés dans les souches locales et complètement dégénérés. D’où, il faut l’introduction de nouvelles races pour l’amélioration de carcasse et de prolificité.

La pêche au Maniema est également du type artisanal, elle s’effectue sur le fleuve Congo, ses affluents et sur le lac Njdale situé dans la Chefferie des MATAPA en Territoire de Kibombo.

Les équipements et matériels utilisés par les pêcheurs comprennent les pirogues, les filets, les hameçons, les flotteurs (généralement en liège) et les vers de terre servant d’appâts à la pêche. La production de la pêche est très faible dans la province et ses statistiques difficiles à maîtriser. S’agissant de la pisciculture, elle se pratique au niveau familial, au stade très rudimentaire par la construction des étangs de barrage qui sont d’un travail moins laborieux mais avec une facilité de cassure de digues en temps pluvieux. Toutefois, la pisciculture familiale constitue une source non négligeable des protéines animales et génère un certain revenu pour bon nombre de ménages dans les milieux périurbains de Kindu et plus particulièrement dans les Territoires de Pangi, Kailo et Kasongo.

Tourisme

Les potentialités touristiques du MANIEMA sont constituées par le Parc National de MAIKO, les réserves naturelles, les sites touristiques tels que l’ancien marché d’esclave de NYANGWE, la route des caravanes et les grottes de MWANAKUSU dans le Territoire de KASONGO. S’agissant du parc national de MAIKO, signalons qu’il se retrouve en grande partie dans la Province Orientale, la partie située au Maniema est de faible étendue et sans sites d’accueil pour recevoir les touristes.

Les réserves naturelles du MANIEMA sont constituées par certaines communautés biologiques notamment des Primates, des carnivores, des ongulés et des oiseaux exotiques. De manière générale, l’industrie touristique est très peu développée dans la Province. Les sites touristiques manquent des infrastructures appropriées. Les infrastructures hôtelières également sont de faible qualité. Nous reprenons dans ce tableau les quelques maisons d’accueil de la Province.

Transports et communications

La Province du Maniema dispose d’un important réseau routier qui compte plus ou moins 8.300 Km dont 5.300 Km de route de desserte agricole. Il sied de préciser ici que sur ces ± 8.300 Km que compte ce réseau, 177 Km seulement des routes sont revêtues (bitumées), soit 2 % (Kindu – Kalima 67 Km ; Lubutu – Oso 110 Km). Le reste sont des routes en terre ayant atteint jusqu’aujourd’hui un état de dégradation très déplorable qui nécessite des moyens conséquents et une intervention prioritaire et urgente ; et d’ailleurs, moins de 1.000 Km seulement sont aujourd’hui à peine praticables

Le fleuve Congo traverse la Province du Sud au Nord et est navigable sur le tronçon de Kindu à Ubundu, soit 308 km ; le tronçon Kindu – Kibombo – Kasongo n’étant pas navigable. Le transport fluvial était assuré par la SNCC pour relier Kisangani et Kinshasa. Depuis les conflits armés en 1998, ce réseau fluvial n’était plus exploité. Les bateaux de la SNCC demandent une profonde réhabilitation. Certaines rivières offrent également des opportunités pour la navigation. Il s’agit des rivières Elila, Ulindi, Mulongoyi, Lomami dont le trafic du ramassage de produits agricoles est réalisé par les petites embarquements ou les pirogues à pagaie.

La voie ferrée relie Kindu, Chef- lieu de la Province, aux Provinces du Katanga et du Kasaï Oriental. Ce chemin de fer vient d’être réhabilité et remis en service au début de cette année2004, après plusieurs années d’impraticabilité. Il est le poumon de l’économie du Maniema. En cette situation post-conflit, c’est la seule voie qui redonne effectivement la vie à Kindu et dans la Province. Elle est exploitée par la SNCC et constitue un circuit de commercialisation des produits tant agricoles que manufacturés. Pour le moment, au moins un train opère entre Katanga et Maniema.

La Province du Maniema dispose d’un aéroport national à Kindu et de trois aérodromes gérés par la RVA et le Ministère du Transports et Communication. Il s’agit des aérodromes de Kalima, Kasongo et Punia. Plusieurs pistes d’atterrissage privées sont disséminées dans la Province selon la répartition dans le tableau que voici.

Aucune station de télévision n’est implantée dans la Province, même pas les relais de la RTNC Kinshasa. La population du Maniema ne suit jamais les informations appuyées par les images. A peine cinq stations de Radios sont implantées dans la Province dont certaines sont des stations relais. Toutes ces radios émettent en FM et n’assurent pas une bonne couverture médiatique à toute la population. Elles sont indiquées dans le tableau ci-après.

Mines et Industries

La province du Maniema dispose d’importantes et nombreuses potentialités minières qui peut la classer en 4ème position après le Katanga, la Province Orientale et le Kasaï Oriental. Les grandes ressources du sous- sol identifiées sont or, diamant, cassitérite, Coltan (Colombo Tatal), Malachite, Fer, Plomb, Manganèse, Platine, Argent, etc.

Les richesses minières ont été exploitées industriellement depuis l’époque coloniale par la seule Société SOMINKI à KALIMA dans le Territoire de PANGI. Aujourd’hui, la santé de cette Société est médiocre et l’exploitation artisanale prend le dessus surtout pour le COLTAN et le Diamant.

Habitat, Eau, Electricité

La situation de l’habitat au Maniema est très médiocre tant en milieu rural que urbain. Le cadre de vie ne réunit pas les conditions minima exigées. Les habitations construites en milieu rural et périurbain sont en technologie traditionnelle (paille, pisé,…), habitations fragiles et des dimensions très réduites présentant de mauvaises conditions hygiéniques.

Du point de vue Assainissement, nous pouvons retenir le nombre très réduit de latrines reliées aux égouts publics, l’inexistence de latrines publiques, les difficultés d’évacuation des ordures ménagères. Les résultats de l’enquête MERLIN de janvier 2004 dans la zone de santé de KINDU relève 33 % des maisons construites en paille, 56 % en pisé et 11 % seulement en matériaux durables. Concernant l’éclairage dans les habitations, 91% utilisent les lampons à huile de palme, 7,1% les lampes tempêtes et 0,8% l’électricité.

Les ménages tant urbains que ruraux du Maniema éprouvent des difficultés énormes en approvisionnement en eau potable. La même enquête indique que dans la zone de santé de KINDU, chef lieu de la Province, 91 % de sources d’eau ne sont pas protégées. Les populations de cette zone s’approvisionne en eau de puits à 36%, de sources aménagées à 28%, de pompes aspirantes à 19%, de rivières, fleuve, et étangs à 13%, et eau de pluie à 4%.

En rapport avec l’accès à l’eau potable dont la norme de l’OMS est de 20 litres/personne/jour. Au Maniema la quantité moyenne d’eau utilisée par personne/jour est de 10 litres. Une ménagère met en moyenne 23 minutes pour atteindre la source d’eau. La portion des ménages qui habitent à 5 minutes ou plus de la source est de 88% et à plus de 30 minutes de la source est de 20%. Dans plusieurs localités la population se plaint de consommer l’eau infectée, souillée des marigots et des rivières insalubres. L’état de sources d’eau potable a été dégradé durant les années de guerre.

Electricité

Il convient de signaler qu’il existe au MANIEMA quelques centrales hydroélectriques, notamment celle de RUTCHURUKURU qui alimente la cité de KALIMA, celle d’AMBWE pour la cité de KAILO et celle de BELYA pour la cité de PUNIA. Toutes ces centrales appartiennent à la Société minière du KIVU (ex. SOMINKI) et sont dans un état de détérioration continue pouvant les amener à l’arrêt total.

Précisons que toutes ces centrales n’ont pas la capacité de desservir toute la Province. La ville de KINDU, elle-même, est plongée dans le noir à part les quelques groupes électrogènes des particuliers, ceux de la MONUC et des certaines ONG internationales qui éclairent une partie de la ville et la centrale thermique de la SNEL/KINDU avec une puissance installée de 900 K.V.A. dont 750 KVA peuvent être disponibles lorsque la société est approvisionnée en gasoil.

PAUVRETE URBAINE DE KINDU

KINDU, chef- lieu de la Province du MANIEMA, est la seule Ville de la Province. Elle est située presque au centre de la République Démocratique du Congo. Elle est localisée totalement par le territoire de KAILO et située entre le 2ème et le 4ème parallèles (latitude sud) en dessous de l’Equateur et à une longitude comprise entre le 2Sè et le 27è Méridien Est. Le fleuve Congo traverse majestueusement la Ville et la divise en deux parties appelées rive droite et rive gauche. A l’intérieur de la Ville, il y a une abondance de cours d’eau.

Kindu est une ville quasi enclavée. Son ouverture sur l’extérieur est assurée par l’avion grâce à son aéroport national. La voie ferrée et la voie fluviale lui assurent la liaison respectivement avec le Katanga et la Province Orientale. L’unique voie asphaltée et qui est en bon état est celle qui la relie à la cité minière de KALIMA. La liaison routière avec Bukavu est inexistante. Les routes pour les transports et communication avec les territoires de la Province sont fortement dégradées et impraticables. La propriété de terres est soumise à une multitude de régimes fonciers traditionnels qui continuent à primer sur la réglementation officielle. La gestion de l’espace, qui en principe relève des instances gouvernementales, vient se superposer à la gestion qu’en font les chefs coutumiers qui ont, curieusement, conservé la préséance sur le pouvoir de l’Etat. Ils demeurent les propriétaires du sol et dictent à leurs communautés les règles et les redevances à respecter. 84,9% des ménages sont propriétaires et 2,6% sont des locataires (Moyennes provinciales MICS2.)

MANIEMA et KASAI ORIENTAL sont les deux provinces sans ouverture directe vers les pays voisins. L’enclavement du Maniema joue énormément sur son développement socio- économique surtout que les infrastructures de transport et de communication sont fortement dégradées pendant les cinq années de conflits armés. Les potentialités agricoles et forestières du Maniema sont énormes mais sous exploitées. Hier, la Province du Maniema était un grenier agricole et approvisionnait les Provinces voisines du Katanga, Orientale et Kasaï Oriental en riz, manioc, bananes et autres denrées agricoles. Aujourd’hui, elle est obligée de dépendre partiellement des autres et faute de voies d’évacuation, la production a fortement diminué.

Les indicateurs du développement humain sont tous en dessous de la moyenne du pays et du seuil de pauvreté. Le taux net de scolarisation est très faible. Les enfants sont admis tardivement à l’école primaire et le taux de déperdition est suffisamment élevé. Le taux de la prévalence du VIH/ SIDA semble parmi les plus élevés du pays, soit 6,4 %. Pour une population estimée à 1.808.000 d’habitants, la Province ne compte que 23 Médecins, soit environ un médecin pour 78.000 habitants.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE

1. 1. PNUD/ UNOPS, Monographie de la Province du Maniema, PNSAR, Kinshasa 1998.
2. UNICEF, Enquête Nationale sur la situation des enfants et des femmes MICS2/ 2001, Rapport d’analyse, Kinshasa 2001.
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4. CTB/AICB, Plan de Développement Local de Zones d’Intervention, Kindu 2004.
5. MERLIN, Enquête Socio- Economique et d’accessibilité aux soins des ménages dans les Zones de Santé de Kindu Maniema, janvier 2004.
6. Division du Plan, Fiche Technique de la Province du Maniema, Kindu 2004.
7. Gouvernorat de Province, Rapport annuel des Territoires du Maniema, Kindu 2004.
8. CRONGD, Plan stratégique du CRONGD Maniema 2002 – 20077, Kindu 2002.
9. Inspection Santé, Plan d’Actions Triennal 2004- 2006 de l’Inspection Provinciale de la Santé, Kindu 2004.
10. Division du Plan, Diagnostic de la Province du Maniema, Kindu 1990.
11. PNUD, Reconstruction Communautaire, Réintégration des ex-combattants et réduction des armes légères en RDC, Kindu 2004.
12. Ministère du Plan, Programme Minimum de Partenariat pour la Transition et la Relance en RDC, Kinshasa, mai 2004.

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