Kaïlo : « Le parc national de la Lomami n’est pas à l’origine de l’insécurité dans le secteur des Balanga » selon le chef de site du parc
Le Gestionnaire du Parc National de la Lomami n’est pas d’avis que l’on dise que cette aire protégée soit à l’origine de l’apparition de la milice active dans cette entité depuis quelques mois.
Cette milice locale conduite par un certain Bernard exige à l’Institut Congolais pour Conservation de la Nature le développement des activités alternatives pour leur survie, mais aussi la promotion de projets d’intérêts communautaires notamment : la construction des routes, des écoles et hôpitaux.
Nkulu Kalala, Chef de site intérimaire du parc, a déclaré à Actualite.cd que ces miliciens se servent du parc comme alibi pour justifier leurs exactions contre les populations locales.
« Nous disons que les miliciens se servent du parc comme alibi, alors que leurs motivations sont ailleurs. Ils ont tout le temps de développer d’autres activités. Le balanga est un secteur où les conflits fonciers ne peuvent pas se créer parce que la densité de la population est faible et ont de vastes espaces de forêt. Les jeunes peuvent se donner à l’ agriculture, à la pêche et même à la chasse, parce qu’il y a une vaste zone tampon où c’est possible de mener toutes ces activités. Voici les revendications faites quand nous nous sommes rendus à ICTHUKU. Ils veulent qu’on réhabilite la route de Dingi vers Bafundo, qu’on construise des infrastructures de base, l’installation des réseaux de communication, … ils veulent même qu’on recrute les balanga à certains postes de commandement au sein de l’ICCN, ces revendications ne sont pas mauvaises, mais pour ça il fallait prendre les armes ? Ne pouvaient-ils pas le faire autrement ? Mais lorsqu’ils prennent les armes, nous nous disons qu’ils ont aminé d’autres mobiles guidant leurs actions. Si ces jeunes gens voulaient revendiquer les intérêts de Balanga, pourquoi ils marchent contre les intérêts de ce même peuple ? Ils sont entrain de violer des femmes, tuer, piller et tracasser leurs frères. Qu’est-ce qu’est-ce que cette population à voir avec le parc. C’est pourquoi, nous disons que le parc est un alibi » insiste Nkulu Kalala.
Ce dernier a précisé que le Parc National de la Lomami est l’un des parcs dont la création a connu la participation des toutes les communautés concernées, qui après consultations ont donné leur consentement libre.
« Dans toute société, les incompréhensions ne manquent jamais. Ce parc a été créé d’une manière participative, avec le concours des autorités locales et de la population. Le Parc n’a pas existé subitement, il y a des recherches qui ont été effectuées depuis 2007 par Lukuru, une ong de droit américain, associant certains chercheurs des universités congolaises.Il y a des négociations et sensibilisations des populations locales qui ont accepté que ce parc existe. Ce parc était souhaité et voulu par tout le monde. Des cérémonies coutumières ont été organisées et tenues. C’est en 2016 que le décret portant création du parc a été signé par Matata Ponio, Premier Ministre Honoraire de la RDC et fils du Maniema. Tout le monde a accepté que le parc devait exister» rappelle Nkulu Kalala.
Et d’ajouter :
« Effectivement c’est un jeune parc crée selon les normes standards avec un vaste espace appelé zone tampon de 21 017 km2 entourant le parc ou les gens peuvent s’adonner à plusieurs autres activités de survie. Elle peut y faire l’agriculture, pêche même la chasse tout en protégeant les espèces totalement protégées. Le parc là où il a été érigé, est une étendue qui était inhabitée, ça veut dire que la population locale peut développer encore d’autres activités [dans ces zones tampon] comme elle le faisait auparavant. » insiste-t-il.
En fin, Nkulu Kalala a rappelé que certaines activités d’intérêt communautaire ont été développées dans cette entité :
« Nous sommes encore un jeune parc, mais on sait qu’avec Lukuru, il y a eu quelques initiatives de pisciculture qui ont été développées dans certaines localités. Dans le Balanga Ouest, il y a eu construction d’une école. Avec des partenaires, nous avons mis en place des activités de formation sur des petits métiers afin que la population puisse avoir la possibilité d’accéder à certains ressources en faisant autres choses. »conclu t-il.
Pour rappel, ces miliciens ont assassinés en juillet 2019 un agent de Géo First, un sous traitant spécialisé dans la cartographie participative.
Le parc national de la Lomami est un parc national situé dans la République démocratique du Congo en Afrique centrale.
Situé dans le milieu du bassin de la rivière Lomami, il est à cheval sur les provinces de Tshopo et de Maniema avec un léger chevauchement dans les forêts des bassins des rivières Tshuapa et Lualaba.
Le parc national a été officiellement déclarée le 19 juillet 2016. C’est le 9e parc national du pays et le premier à être créé depuis 1992.
Le Parc national de la Lomami se compose de 8 879 km2 (887 900 hectares) de forêts humides tropicales de basses terres avec des îles de savane dans le sud et des collines à l’ouest.
Il est à la maison à plusieurs niveaux national espèces endémiques, y compris le bonobo, l’okapi, le paon du Congo, et un’espèce récemment découverte de primates appelée Lesula, ainsi que le rare cercopithèque dryade connu localement comme inoko.
Une importante population d’éléphant de forêt d’Afrique est encore protégée dans la partie nord du parc.