Les habitants adoptent les bonnes pratiques pour prévenir le choléra

Katako est un village situé à environ sept kilomètres au nord-ouest de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema. Depuis 2011, ce village de plus de 6000 habitants bénéficie des interventions du programme « Ecoles et Villages Assainis » mis en œuvre par la Division provinciale de la santé (DPS) du Maniema.

Des règles d’hygiène pour éviter le choléra

En 2016, alors que l’épidémie de choléra a officiellement été déclarée dans toute la province du Maniema avec près de 900 cas dont une quarantaine de décès, le village de Katako n’a enregistré aucun cas de choléra.

Pour Ali Twaha, médecin directeur du centre de santé de référence de Katako, ce village a été épargné du choléra parce que les habitants ont adopté les bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement tant au niveau familial que communautaire. A en croire ce médecin, toutes les neuf communautés de ce village ont été certifiées « assainies » en  2015. Depuis, elles continuent de conserver ce statut en s’appropriant les acquis du programme national « Village Assaini ».

Pour amener les communautés locales à adopter et à respecter les règles d’hygiène et d’assainissement, les partenaires ont mis à profit les relais communautaires et les membres des comités des villages pour une sensibilisation de proximité. Le personnel soignant s’est aussi impliqué en faisant passer des messages de sensibilisation lors des consultations prénatales ou des campagnes de vaccination.

Des gestes simples qui sauvent

Vêtu d’un t-shirt blanc sur lequel l’on peut lire« Village Assaini », Pascal Katako, trentenaire et père de 5 enfants témoigne : « Si ma famille a été épargnée du choléra et d’autres maladies des mains sales, c’est parce que je leur rappelle chaque jour les pratiques d’hygiène que nous avons apprises à travers le programme Village Assaini »

À l’entrée de la maison de Katako, l’on aperçoit le dispositif de lavage de mains fait de matériaux simples et adaptés au contexte local : une bouteille d’eau en plastique suspendue au toit d’un hangar et  un récipient contenant de la cendre pour se laver les mains. Lokalinga, son fils ainé, âgé de huit ans explique que les mains doivent être lavées aux cinq moments critiques de la journée : avant de préparer le repas, avant de manger, avant de donner à manger à un nourrisson, après avoir été aux toilettes et après avoir manipulé les selles d’un enfant.

Mais ce n’est pas tout, renchérit son père : « Les installations sanitaires doivent aussi être propres. Mes latrines sont hygiéniques, vous trouverez toujours un balai, un récipient d’eau et un stock de cendre. Le trou est couvert après usage et cela ne demande pas d’avoir de l’argent » a-t-il poursuivi.

Des sources d’eau aménagées pour prévenir les maladies d’origine hydrique

Le village  de Katako a aussi aménagé neuf sources d’eau potable qui desservent même les habitants de la ville de « Deux fois le mois, nous venons faire le désherbage, canaliser et évacuer les eaux stagnantes pour garder nos sources d’eau propres et salubres » a indiqué EKOMBA MAUWA, responsable de l’hygiène et membre du comité « Village Assaini ».

Pour Jeanne ULIMWENGU, l’une des rares femmes à assumer des responsabilités coutumières à la tête de la chefferie de Bangengele, les acquis de ce programme doivent être pérennisés.  « Je m’engage personnellement à faire un bon suivi pour que Katako demeure le village modèle du Maniema et que notre exemple soit suivi  partout ailleurs pour le bien-être de la population » a-t-elle déclaré.

Réduire de 25% la morbidité et la mortalité des enfants d’ici fin 2017

Au  Maniema, le programme national « Villages et Ecoles Assainis » couvre 612 villages et 180 écoles dans 11 zones de santé. Il vise à  améliorer l’approvisionnement en eau potable, l’assainissement et l’hygiène pour les communautés  rurales et périurbaines de la RDC.

« En aidant les communautés à assainir leur environnement et à accéder à l’eau potable, nous voudrions réduire d’au moins 25% la morbidité et la mortalité des enfants de moins de cinq ans dues aux maladies d’origine hydriques et au manque d’assainissement dans les zones rurales d’ici fin 2017» a précisé Thierry Dentice, chef de bureau de l’UNICEF pour la Zone Est.

Source : ponabana.com

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