Maniema : “Lamuka” accuse la police et les jeunes du PPRD d’entraver l’accueil de Fayulu à Kindu
La coalition Lamuka accuse le gouverneur intérimaire du Maniema, Jérôme Bikenge, d’instrumentaliser la police et les jeunes du PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie) pour empêcher ses militants d’accueillir Martin Fayulu, ce dimanche 9 décembre, à Kindu. Dans une interview à ACTUALITE.CD, Koloso Sumaili, ancien gouverneur du Maniema, membre de Lamuka, rapporte que les partisans de Fayulu ont été attaqués par des “jeunes drogués” du parti présidentiel, blessant certains parmi eux.
Qu’est-ce qui vous est arrivé à l’aéroport de Kindu alors que vous et d’autres cadres de Lamuka attendez Martin Fayulu ?
Il y a la police et les jeunes du PPRD, drogués et commandés par le gouverneur intérimaire, sont entrés dans les installations de l’aéroport où ils ont cassé des chaises, ils m’ont jeté une bouteille. Mon garde du corps a été blessé à la tête, moi-même je suis blessés au bras.
Qu’est-ce qu’ils revendiquent ?
Ils ne revendiquent rien, ils disent que nous de l’opposition ne pouvons pas être à Kindu, c’est le fief de Shadary, nous n’avons pas le droit d’être là et Fayulu ne peut pas atterrir à Kindu puisque c’est un domaine réservé.
Comment êtes-vous préparés pour accueillir Fayulu ?
Ils ont vu l’engouement de la population qui est venu accueillir Fayulu. Ils ont tiré même des balles réelles pour empêcher la population de venir accueillir Fayulu. Il y a eu même des bagarres entre ces jeunes drogués et la population, au niveau d’une colline appelée “Tchomba”.
Peut-on dire que c’est fini pour Lamuka dans la province du Maniema ?
Comment est-ce que c’est fini avec Lamuka alors que la coalition a presque toute la population ? Ici, on use de tous les matériels de l’Etat. On use de tous les personnels de l’Etat, de la police pour terroriser les jeunes. Ils ont toujours dit qu’au Maniema il n’y a pas d’opposition, mais quand nous y étions venus juste pour donner le message de Lamuka, ils avaient vu comment la population nous avait accueilli. Ils ont peur, si Fayulu lui-même arrive, ça sera grave, ça sera un débordement. C’est comme ça qu’ils ont mis des bandits qui terrorisent les gens, malheureusement la police aussi entre dans le jeu. C’est ce qui est grave.
Vous confirmez l’arrivée de Fayulu à Kindu ?
Oui, nous le confirmons. Nous sommes en train de l’attendre à l’aéroport. Ils sont en train de dire qu’ils ont mis des [histoires] sur le tarmac pour l’empêcher d’atterrir. C’est la jungle ici.
Vous ne craignez pas le pire lors de son arrivée à Kindu ?
Nous pouvons craindre le pire mais pour dire quoi après ? Pour laisser cette population entre les mains de qui ? Les gens sont en train de souffrir ici sérieusement.
Un message aux autorités ?
Elles doivent être effectivement autorités de l’Etat, des hommes d’Etat. Ils doivent être habitués avec la démocratie. La démocratie c’est quand il y a élections, il y a la tolérance. Pourquoi dire que Fayulu ne peut pas arriver au Maniema ? Si les gens d’autres provinces disaient ça, est-ce que nous aurons un pays.